Parti de Bombay, je longe l’été dernier la côte de Konkan, traversant les états du Maharashtra, Goa, Karnataka et poursuis au-delà, jusqu’au sud du Kerala. Je reviens sur les lieux d’un premier voyage, il y a plus de vingt ans, et découvre de nouveaux endroits.
C’est la mousson, cette fois-ci. J’improvise.
Je renoue aussi avec ce qui me semble être au cœur de mon intérêt pour la photographie : une expérience à la première personne, une présence nue, intuitive et émerveillée à ce qu’il y a, pour reprendre les mots de Damien Brohon glanés dans son ouvrage Au travers du visible.
Incapable donc de définir un quelconque « projet », avant un départ. La photographie est avant tout une pratique méditative.
Chaque jour, je marche, dans une confiance absolue à ce que le réel a à m’offrir. Nulle volonté, nulle attente.
Comment le regard peut-il être neuf, délesté des images déjà vues, des références parfois encombrantes, de ce qui l’a construit au fil des années, de son passé et savoir-faire de photographe ?
Je me fonds dans le flux du monde, dans une attention totale à ce qui se présente. Apparition, disparition, transformation, mouvement. Infinité des possibles.
Parfois, le silence se fait. Et une image s’impose, portée par le ressac, les rires, les paroles dont je ne saisis pas le sens, les fragrances hors-champ.
Une autre dimension s’entrouvre brièvement. Celle de la beauté et de ce qu’elle a d’absolu.
Plus rare encore, le monde se met parfois à ressembler aux mythes qui nous murmurent ses mystères.
Avec l'Inde, depuis ving-cinq ans, je m'invente une enfance.
Parti de Bombay, je longe l’été dernier la côte de Konkan, traversant les états du Maharashtra, Goa, Karnataka et poursuis au-delà, jusqu’au sud du Kerala. Je reviens sur les lieux d’un premier voyage, il y a plus de vingt ans, et découvre de nouveaux endroits.
C’est la mousson, cette fois-ci. J’improvise.
Je renoue aussi avec ce qui me semble être au cœur de mon intérêt pour la photographie : une expérience à la première personne, une présence nue, intuitive et émerveillée à ce qu’il y a, pour reprendre les mots de Damien Brohon glanés dans son ouvrage Au travers du visible.
Incapable donc de définir un quelconque « projet », avant un départ. La photographie est avant tout une pratique méditative.
Chaque jour, je marche, dans une confiance absolue à ce que le réel a à m’offrir. Nulle volonté, nulle attente.
Comment le regard peut-il être neuf, délesté des images déjà vues, des références parfois encombrantes, de ce qui l’a construit au fil des années, de son passé et savoir-faire de photographe ?
Je me fonds dans le flux du monde, dans une attention totale à ce qui se présente. Apparition, disparition, transformation, mouvement. Infinité des possibles.
Parfois, le silence se fait. Et une image s’impose, portée par le ressac, les rires, les paroles dont je ne saisis pas le sens, les fragrances hors-champ.
Une autre dimension s’entrouvre brièvement. Celle de la beauté et de ce qu’elle a d’absolu.
Plus rare encore, le monde se met parfois à ressembler aux mythes qui nous murmurent ses mystères.
Avec l'Inde, depuis ving-cinq ans, je m'invente une enfance.